Quelque 35 000 emplois pourraient être directement affectés par la baisse des ventes de véhicules diesel en France, estime une étude de l’Observatoire de la métallurgie évoquée fin décembre par Luc Chatel, président de la Plateforme automobile (PFA), qui regroupe l’ensemble des acteurs de la filière en France. « L’accélération de la chute du diesel se traduit par des baisses brutales de commandes pour un nombre croissant de fournisseurs qui se retrouvent en situation difficile », a-t-il déploré.
Le diesel est un savoir-faire européen, et plus particulièrement français et allemand. En France, Renault et le Groupe PSA disposent d’énormes usines où sont fabriqués ces moteurs diesel : à Cléon (Seine-Maritime) pour le premier, à Tremery (Moselle) pour le second. Compte tenu de leur taille, les deux constructeurs sont capables de gérer le recul des ventes de véhicules diesel. Les grands équipementiers doivent pouvoir faire la même chose.
La vraie difficulté concerne le tissu des petits équipementiers et des sous-traitants travaillant dans le diesel. Les pouvoirs publics comme les acteurs de la filière automobile sont conscients du risque. Lors de la signature du contrat de filière, en mai 2018, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire avait demandé à la PFA de suivre particulièrement ce sujet.
Des moyens financiers ont été dégagés pour les accompagner. Il s’agit de poser très vite un diagnostic, avec des consultants spécialisés, sur le niveau de risque et les possibilités pour l’entreprise de s’adapter. Puis de proposer des solutions, avec éventuellement un accompagnement financier. En novembre, l’Etat a décidé de consacrer 18 millions d’euros, somme issue du Programme des investissements d’avenir, pour ces PME trop liées au diesel.
Source : FIGARO (17/1/19)Par Alexandra Frutos