Le parquet de l’Audience nationale, juridiction espagnole spécialisée dans les affaires financières et de terrorisme, a requis lundi l’ouverture d’une enquête judiciaire pour fraude visant Volkswagen. Le parquet estime que cette juridiction est compétente, « s’agissant d’une affaire nationale qui touche des centaines de milliers de personnes », a déclaré une source judiciaire.
Le parquet a de ce fait sollicité l’ouverture d’une information judiciaire pour de possibles délits d’escroquerie, d’atteinte à l’environnement ou encore d’infraction aux normes de protection des consommateurs. En Espagne, un syndicat de fonctionnaires, Mains propres, partie civile dans la plupart des affaires politico-financières, a porté plainte, de même qu’une association internationale pour la défense des personnes victimes de la fraude sur les moteurs Volkswagen.
Le groupe allemand est au coeur d’un vaste scandale après avoir reconnu en septembre avoir équipé près de 11 millions de véhicules dans le monde d’un logiciel capable de fausser les résultats des tests antipollution. Il a vendu en Espagne près de 684 000 voitures équipées de ce logiciel et sa filiale espagnole Seat en a produit environ 700 000. Il est sous le coup d’enquêtes judiciaires dans plusieurs pays dont l’Allemagne, la France et l’Italie. Des plaintes ont aussi été déposées dans plusieurs pays, dont des « class actions » aux Etats-Unis.
L’affaire, qui a porté un coup dur à la réputation de Volkswagen, a aussi coûté son poste à son patron Martin Winterkorn. Le groupe va rappeler 8,5 millions de véhicules dans l’Union européenne en 2016 et le scandale pourrait lui coûter des dizaines de milliards d’euros au total. (AFP, EL MUNDO 19/10/15)