Les patrons de Daimler, BMW et Volkswagen – Ola Källenius, Oliver Zipse et Herbert Diess – ont participé mercredi à une réunion de crise avec la Chancelière allemande Angela Merkel sur les conséquences de la pandémie de coronavirus, a rapporté le Handelsblatt.
Alors que les constructeurs et les équipementiers ont réduit drastiquement, voire interrompu, leur production et que la survie de certains fournisseurs apparaît menacée, les discussions entre les représentants des constructeurs et du gouvernement auraient porté notamment sur le redémarrage de la production dans les usines allemandes.
Selon des sources proches des discussions, les participants à la conférence téléphonique ont discuté des mesures pour réduire les risques de contagion et protéger la santé des ouvriers lorsque les usines reprendront leur activité. Les constructeurs auraient également fait part de leurs inquiétudes concernant la chaîne d’approvisionnement.
Une source au sein de Volkswagen a déclaré à Reuters que les participants à la réunion avaient discuté de la situation dans le secteur et de la façon dont la production pourrait être relancée. Ils ont estimé qu’une approche européenne était nécessaire et ont préconisé de constituer un groupe de travail pour établir des normes pour la protection des salariés, a poursuivi cette source, ajoutant que la situation des fournisseurs avait aussi été évoquée lors de l’entretien.
Une source au sein de Daimler a indiqué que le ministre de l’Economie Peter Altmaier, le ministre des Finances Olaf Scholz et le président du syndicat IG Metall Jörg Hofmann avaient participé à la réunion. Une porte-parole du gouvernement a confirmé qu’une réunion téléphonique avait bien eu lieu mais elle n’en a pas précisé la teneur.
La première économie européenne ne peut guère se permettre une paralysie prolongée de son industrie automobile, qui emploie plus de 800 000 personnes et est un indicateur clef de sa santé industrielle. Les fournisseurs, grands et petits, représentent environ 300 000 emplois.
Les entreprises allemandes ont déposé au mois de mars près de 500 000 demandes d’aides financières dans le cadre d’un plan de soutien à l’emploi. Ceci laisse penser qu’un cinquième environ des salariés du pays sera au chômage partiel, selon un économiste de JPMorgan Chase.
Les conseillers économiques du gouvernement redoutent que l’Allemagne ne connaisse la pire récession depuis la crise financière mondiale. Ils ont appelé les décideurs à communiquer des critères pour lever les restrictions imposées aux personnes et aux entreprises et des mesures pour stimuler la demande afin de faciliter la sortie de crise.
Alors que l’Allemagne a annoncé une série de mesures d’aide aux entreprises, d’aucuns redoutent que ces aides ne parviennent pas aux petits fournisseurs à court de liquidité suffisamment tôt pour les maintenir à flot, ce qui aurait des conséquences dramatiques pour la chaîne d’approvisionnement.
Source : AUTOMOTIVE NEWS EUROPE (2/4/20), REUTERS (2/4/20)Par Frédérique Payneau