« Le rééquilibrage entre l’essence et le diesel n’est pas nouveau. Le groupe PSA a investi 1 milliard d’euros pour préparer cette mutation avec le développement de la famille de moteur EB Pure Tech », explique Christian Chapelle, directeur des chaines de traction du constructeur. « Nous pensons que le diesel sera légèrement en dessous de 50 % en Europe et en France. La question de savoir jusqu’où sa part va descendre reste en suspens », ajoute-t-il. Actuellement, les motorisations diesel représentent encore 60 % des ventes de PSA Peugeot Citroën en Europe. Le défi pour les constructeurs consiste à faire face à ce rééquilibrage tout en poursuivant la baisse des émissions de CO2 pour atteindre la cible moyenne de 95 g/km en 2021, alors que le diesel représente en moyenne un gain de 15 % par rapport à l’essence.
PSA, qui affichait à fin septembre une moyenne d’émissions de 105,5 g/km (ce qui en faisait le leader européen sur ce critère), a recensé sur l’ensemble de sa gamme 48 véhicules « Best in class » (en matière d’émissions de CO2), dont 23 Peugeot, 17 Citroën et 8 DS. Surtout, le constructeur souligne que sa performance est équilibrée puisque 21 véhicules à essence figurent dans ce palmarès.
Depuis la fin de son partenariat avec BMW, PSA est désormais seul sur le développement de ses moteurs à essence, avec d’un côté sa famille de moteurs à 3 cylindres (EB Pure Tech) développée en interne, et de l’autre le moteur à 4 cylindres Prince (1.6 THP), qui avait été conçu en partenariat avec BMW. « Il faut oublier les cylindrées. Ce qui compte, c’est la gamme de puissances et la gamme de couples, et notamment la gamme de couples à bas régime », souligne M. Chapelle. Ainsi la gamme de puissances des moteurs à essence de PSA se situe entre 68 ch et 130 ch pour les Pure Tech – « qui seront poussés avec des évolutions en 2017 » – et de 120 ch à 270 ch pour les versions turbo du 1.6 THP. « Le moteur Prince est sorti en 2006 et nous continuons de faire des évolutions. Nous avions dès le départ prévu un outil industriel flexible et le moteur Prince a encore de beaux jours devant lui », assure le dirigeant. PSA travaille notamment à une version hybride rechargeable de ce moteur pour proposer ses plus grandes berlines (sur la plateforme EMP2, soit les segments C et D) avec plus de 50 km en mode tout électrique et une cible d’émissions de CO2 homologuées entre 40 g et 50 g.
Lancé en 2013, le moteur EB Pure Tech, développé en interne par PSA, a déjà permis une baisse moyenne des émissions de CO2 de 20 g à 25 g/km (soit – 22 %) à puissance comparable. Le gain de poids entre les deux types de moteurs est de 11 kg. Dans sa version Turbo (lancée en 2014), ce moteur à 3 cylindres a reçu en 2015 le prix de « Moteur de l’année » dans la catégorie 1 l à 1,4 l, décerné par le jury de « The International Engine of the Year Awards », loin devant le Volkswagen 1.4 TSI Twincharger. (AUTOACTU.COM 3/11/15)