Dans un entretien accordé à AUTOMOTIVE NEWS EUROPE (3/11/15), le président de PSA Peugeot Citroën Carlos Tavares indique que le groupe entamera en 2016 une offensive produits qui durera jusqu’en 2020. « Il ne s’agira pas seulement d’une offensive produits, ce sera également une offensive en matière de technologie, y compris dans des moteurs électriques de deuxième génération et dans les hybrides rechargeables essence-électricité », souligne-t-il, ajoutant qu’en matière de véhicules métis, les prototypes qui ont récemment été dévoilés sont une bonne indication de la voie que PSA a choisi de prendre et du rythme de lancement prévu.
Evoquant le marché chinois, M. Tavares explique qu’en dépit du ralentissement actuel, le taux de motorisation du pays est encore en dessous de 100 voitures pour 1 000 habitants, ce qui assure une grande marge de progression. « Il se peut qu’il y ait des consolidations et davantage de concurrence de la part des constructeurs chinois, mais nous ne devons pas détruire le pouvoir de fixer les prix de notre industrie [à travers des rabais et des primes] », estime-t-il. « Nous devons nous focaliser sur la productivité, la réduction des coûts, afin de s’assurer que nous protégeons les marges de nos sociétés conjointes en Chine et que nous utilisons la base de fournisseurs locaux de façon plus efficace », ajoute-t-il.
Concernant la Russie, M. Tavares indique que PSA considère toujours que le pays va se redresser et qu’il dispose d’un potentiel de croissance rentable. Il explique que la situation actuelle est relativement indolore pour le groupe, qui a réduit ses opérations locales au niveau minimal, ce qui réduit ses pertes financières. « Mais nous voulons maintenir nos activités de production et de distribution afin d’être en mesure de profiter du rebond du marché », ajoute-t-il.
Le président de PSA souligne par ailleurs que l’objectif du groupe est de livrer d’excellents produits à ses clients et de satisfaire à leurs exigences, en s’assurant qu’il améliore sa qualité, qu’il dispose de la bonne technologie et qu’il rend ses clients heureux. « En conséquence, on peut éventuellement devenir le plus gros groupe, ce qui est bien, mais viser la place de plus gros groupe peut comporter de nombreux pièges, pas seulement en matière de qualité, mais aussi en matière de productivité et d’agilité », indique-t-il. « Certaines entreprises sont en train de se redresser, comme nous, et nous sommes loin d’être les plus gros. Mais plusieurs entreprises qui sont plus grosses que nous sont moins rentables que nous les sommes », martèle-t-il.
Enfin, M. Tavares estime qu’il faudra moins de trente ans pour faire de DS une marque de haut de gamme à part entière. « Je suis très confiant dans le fait que l’attractivité des nouveaux produits va augmenter les ventes. Nous devons être patients et nous assurer que nous faisons les choses correctement », indique-t-il.