Carlos Ghosn, président de Nissan, s’est montré prudent au lendemain de l’annonce d’une entrée au capital de Mitsubishi Motors, soulignant que ce projet pouvait être remis en cause si le scandale qui affecte son compatriote devait prendre de l’ampleur. « Nous avons à ce stade un accord de principe, la transaction ne sera bouclée qu’après les vérifications nécessaires », a déclaré le dirigeant le 13 mai au cours d’une table ronde avec des journalistes organisée au siège de l’entreprise à Yokohama (banlieue de Tokyo). « Quand nous conclurons l’opération, nous saurons exactement à quoi nous en tenir. Il est clair que s’il devait se produire une implosion, nous ne signerions pas », a-t-il insisté, interrogé sur une possible extension du scandale, pour l’instant limité au Japon.
Nissan a décidé de voler au secours de Mitsubishi Motors, dont la survie est menacée par une affaire de fraude. Selon un projet présenté le 12 mai, l’allié du français Renault va acquérir dans les prochains mois 34 % du capital de son partenaire nippon, via une augmentation de capital d’un montant total de 237,36 milliards de yens (1,9 milliard d’euros).
Mitsubishi Motors avait fait part, le 20 avril, de manipulations de données sur quatre modèles pour embellir leurs performances énergétiques. Il a ensuite reconnu avoir utilisé des tests non homologués au Japon depuis 25 ans, les « doutes » portant sur plusieurs gammes. « Oui, c’est un problème grave, la confiance est rompue », a reconnu M. Ghosn. « Le plus grand défi maintenant est de les aider à rétablir leur réputation », a-t-il souligné. (AFP 13/5/16)