Dans un entretien accordé à PARIS MATCH (26/11/15), le président de Renault Carlos Ghosn explique que, dans la lutte contre le changement climatique, les entreprises ont un rôle important à jouer, « car la solution […] passe par la technologie, qui apporte des possibilités nouvelles, difficilement imaginables il y a quelques années ». « Et c’est ce que nous faisons, en anticipant les prochaines avancées technologiques », ajoute-t-il. M. Ghosn est toujours aussi enthousiaste en ce qui concerne les véhicules électriques, mais il est également impatient, « car pour l’instant, les développements commerciaux ne répondent pas encore » à ses ambitions. « Je sais que le pari technique est réussi : personne ne doute plus du fait que la voiture électrique est une voiture ‘normale’ et sans risque. La réussite du pari commercial dépend, elle, de l’infrastructure de charge », indique-t-il. « dans trois ou quatre ans, une charge rapide ne prendra pas beaucoup plus de temps qu’un plein d’essence. Nous travaillons aussi sur l’autonomie de la batterie, qui sera multipliée par deux au plus tard en 2020 », ajoute-t-il.
« Le transport compte pour environ 25 % des émissions mondiales de CO2. Il faut d’abord équilibrer les efforts entre les différents secteurs, puis fixer la contribution de chaque industrie. Nous ferons alors des choix technologiques afin d’atteindre cet objectif. Pour illustrer ma conviction, je redis que, même dans des pays où l’électricité est en partie fournie par le charbon, les émissions des véhicules électriques en CO2 restent bien inférieures à celles des véhicules diesel ou à essence », explique par ailleurs M. Ghosn.
Enfin, M. Ghosn indique qu’il n’a aucun doute quant au fait que les voitures autonomes et les voitures connectées vont devenir une composante très importante du secteur automobile. « La voiture autonome ne consiste pas à remplacer le conducteur, mais à lui donner le choix de conduire ou pas. En moyenne, dans le monde, une personne passe deux heures par jour dans sa voiture. C’est autant de temps de gagné. Le temps, c’est précieux », conclut-il.