En marge du Salon de l’Automobile de New-York, le président de Renault et de Nissan Carlos Ghosn a estimé qu’il ne fallait pas opposer les constructeurs d’automobiles traditionnels et les nouveaux géants issus de la high-tech, Google et Apple en tête, en termes de concurrence. Comme il l’avait déjà affirmé à Paris lors d’un déjeuner à l’Automobile Club de France, il a d’ailleurs rappelé que, s’il s’agissait de concurrence frontale, ces géants auraient déjà racheté des constructeurs, dans la mesure où ils en ont largement la capacité financière. Mais d’après M. Ghosn, les profits de l’automobile sont trop faibles pour ces groupes habitués à des niveaux de marges bien plus élevés. Dès lors, le dirigeant estime que ces groupes veulent plutôt devenir des fournisseurs à très haute valeur ajoutée pour les constructeurs. Et si disruption majeure il doit y avoir, elle ne vient pas nécessairement de ces nouveaux grands groupes, mais plutôt d’une accélération technologique globale et de l’essor très rapide des services de mobilité. Les deux parties ont donc intérêt à apprendre à mieux se connaître et à travailler ensemble.
« Il y a trois grandes forces, l’électrification, l’autonomisation de la conduite et la connectivité, qui vont modifier notre industrie avec une ampleur que nous commençons seulement à imaginer », a déclaré M. Ghosn. Avant de reprendre à son compte la désormais célèbre formule de Mary Barra : « Je m’attends à ce que notre industrie change plus dans les cinq prochaines années qu’elle ne l’a fait dans les cinquante dernières ». (JOURNALAUTO.COM 24/3/16)