La direction du groupe Renault et trois syndicats majoritaires (CFDT, FO et CFE-CGC) ont signé le 13 janvier le nouvel accord social triennal du groupe. Ce « contrat d’activité pour une performance durable » 2017-2019 vise en priorité à « satisfaire les clients » tout en « préparant l’avenir en renforçant l’emploi et les compétences », a expliqué Tristan Lormeau, DRH France de Renault, au cours d’un point de presse. L’accord prévoit l’embauche de 3 600 personnes en CDI d’ici à 2020, ainsi que la reconduction de 6 000 contrats jeunes, mais le recours à l’intérim sera réduit de moitié (- 4 500 postes). « Nous aurons moins recours aux contrats précaires en améliorant notre productivité, ce qui nous permettra de stabiliser notre main d’œuvre », a expliqué M. Lormeau. L’objectif de productivité est fixé en moyenne à 90 véhicules fabriqués par personne et par an, au lieu de 64 actuellement, grâce notamment à un investissement de 500 millions d’euros pour moderniser les usines et le matériel.
Les syndicats signataires se sont montrés satisfaits des garanties reçues, qui comportent notamment un engagement à maintenir l’ensemble des sites Renault en France et à assurer un certain niveau de production annuel. En termes de conditions de travail, « il y a des engagements qualitatifs qui prennent en compte la valeur des salariés », a approuvé Mariette Rih (FO), saluant l’instauration de « commissions d’application » dans les usines qui réuniront employés et encadrants trois fois par an. La nouvelle organisation du temps de travail prévoit notamment d’instaurer une heure supplémentaire obligatoire par jour en cas de hausse de l’activité, mais « elle ne sera utilisée qu’en dernier recours », tempère Franck Daoût, de la CFDT. Bruno Azière (CFE-CGC) estime quant à lui que l’accord permet de « se doter d’outils pour être vigilants sur les conditions de travail » et que l’effort demandé « est d’abord sur la base du volontariat ».
Interrogée sur les gains économiques attendus suite à ce nouvel accord, la direction de Renault n’a pas chiffré les objectifs, mais a indiqué que c’était un accord qui visait à « créer de la valeur ». « On stabilise le système », a-t-elle souligné. (AFP 13/1/17)