Existent-ils encore des technologies à maîtriser ou des fonctions difficiles à réaliser ? De moins en moins, répondent les équipementiers. La quasi-totalité des briques technologiques existent et les difficultés relèvent désormais de la maîtrise des coûts et des désirs de l’automobiliste. Les réponses techniques apportées par les équipementiers convergent petit à petit et visent une « approche mathématique » de « 10 puissance -9, soit moins d’un problème de fonctionnement sur ces systèmes pour un milliard de kilomètres parcourus », explique Guillaume Devauchelle, directeur de l’innovation et du développement scientifique de Valeo. Ce qui correspond à 600 accrochages et accidents en une année en France, soit une division par 100 du nombre des accidents ayant occasionné au moins un blessé léger, donc sans compter tous les petits accrochages de moindre importance.
La dizaine d’équipementiers majeurs présents sur ce marché se divisent en deux groupes : ceux qui se concentrent sur la partie détection et analyse (Valeo, Delphi, Autoliv, Hella) et les allemands (Bosch, Continental, ZF), qui proposent une approche complète, de la détection à l’actionnement des systèmes de freinage ou de direction. Chez ZF, cette approche globale s’appuie sur une maîtrise de l’ensemble des éléments de sécurité, tant passive qu’active. Cela commence par les ceintures de sécurité, dont nous pourrions croire l’usage définitivement acquis alors qu’il n’en est rien : 30 % des 3 300 morts constatés en France l’an dernier ne portaient pas la ceinture de sécurité. Le bon usage des systèmes mis à disposition par les constructeurs reste encore un paramètre de sécurité important.
La conduite autonome pourrait également bousculer le schéma des relations entre les constructeurs et les équipementiers. Les premiers, à l’image du Groupe PSA, désirent maîtriser les systèmes et leur architecture, comme l’a indiqué récemment Gilles Le Borgne, directeur R&D du constructeur : « je veux composer le meilleur système en choisissant la caméra chez l’un, le radar chez l’autre, de même pour l’électronique et l’ESP ». Face au bouleversement potentiel de l’usage de l’automobile, les constructeurs désirent réaliser une synthèse technique plus profonde que sur d’autres équipements. Et cela tout en s’appuyant sur des équipementiers experts. (AUTOSTRATINTERNATIONAL 26/10/16)