ArcelorMittal lance avec PSA Peugeot Citroën ses aciers de troisième génération. La nouvelle gamme, baptisée Fortiform, allie résistance et formabilité, ce qui permettra de produire en grande série des pièces de forme complexe. Elle apportera « 10 à 20 % d’allégement par rapport aux aciers à très haute résistance actuels », affirme le numéro un mondial de la sidérurgie.
« Lorsqu’on améliore la résistance mécanique d’un acier, on perd généralement en formabilité », explique Jean-Luc Thirion, directeur de la R&D pour l’automobile chez ArcelorMittal. « Nos aciers de troisième génération auront un très bon compromis entre la résistance et la formabilité », c’est-à-dire la capacité à produire en grande série des pièces de forme complexe. Ils pourront ainsi être adoptés sur des pièces de structure pour lesquelles il n’était pas possible de mettre de l’Usibor – autre nuance d’acier à haute résistance d’ArcelorMittal.
Le Fortiform apparaîtra pour la première fois sur un véhicule européen en 2016. Deux autres modèles l’adopteront un an plus tard. PSA sera l’un des premiers constructeurs à l’introduire dans ses véhicules. « Ce procédé permet de monter à une très haute résistance, tout en conservant l’emboutissage à froid. C’est un tour de force », indique un porte-parole du constructeur français.
Le nouvel acier sera fabriqué dans les usines de Liège et de Gand, contrairement à l’Usibor, dont le principal site de production est Florange. Ce choix s’explique visiblement par des contraintes techniques. « Le Fortiform nécessite un type de recuit continu particulier. L’usine de Liège est la seule en Europe à disposer d’un refroidissement rapide », justifie Jean-Luc Thirion. Cet acier sera ultérieurement industrialisé en Chine dans la coentreprise Vama, spécialisée dans les produits de haut de gamme pour l’automobile. (ECHOS 3/9/14)