Dans le cadre de l’enquête sur le scandale des moteurs diesel truqués du groupe Volkswagen, un témoin accuse l’actuel président du conseil de surveillance, Hans Dieter Pötsch, d’avoir été au courant du scandale avant qu’il n’éclate en septembre 2015.
Une enquête est en cours concernant des soupçons de manipulation de cours contre M. Pötsch, auprès du tribunal de Brunswick.
Un juriste (non nommé), qui était alors en charge des immatriculations des modèles Volkswagen auprès des autorités, a ainsi déclaré avoir informé M. Pötsch de l’installation d’un logiciel interdit sur des modèles diesel aux Etats-Unis. Lui-même et un autre responsable juridique auraient en effet fait remonter cette information à M. Pötsch dès juin 2015.Un courriel viendrait corroborer cette version.
Dans ce rapport, le juriste aurait mentionné le nombre de voitures concernées, ainsi que les amendes possibles, voire le risque d’emprisonnement pour les responsables.
Selon des informations du journal allemand AUTOMOBILWOCHE, le responsable juridique pourrait être Michael Ganninger, ancien directeur juridique de VW. Il aurait déclaré n’avoir reçu que peu d’attention lorsqu’il a tenté de mentionner les manipulations lors d’une rencontre avec la direction, à savoir M. Pötsch, l’ancien président Martin Winterkorn et le responsable de l’approvisionnement Francisco Javier Garcia Sanz.
Toutefois, le groupe Volkswagen n’a informé les marchés de ces manipulations que le 18 septembre 2015, après que les autorités américaines ont mis le scandale en lumière.
Au vu de ces informations, le tribunal de Brunswick doit décider d’ici au début de l’année prochaine, s’il entame une procédure contre M. Pötsch, M. Winterkorn et éventuellement contre l’actuel président, Herbert Diess.
Pour rappel, le tribunal de Brunswick enquête actuellement sur 52 accusés dans le cadre de l’affaire des moteurs truqués. 42 sont poursuivis pour manipulation de logiciel en vue de modifier les émissions de NOX, 6 pour publication de données mensongères sur les niveaux d’émissions de CO2 et de consommation, 3 pour manipulation de marché et un pour destruction de preuves.
Source : SPIEGEL (25/10/18), AUTOMOBILWOCHE (26/10/18)Par Cindy Lavrut