AAA Data s’est penché sur le nombre de véhicules immobilisés en Ile-de-France suite à la mise en place de la circulation différenciée le 26 juin. Cette mesure concerne près de 5 millions de véhicules, soit 60 % du parc francilien. Certaines données posent toutefois la question de la pertinence de ce système de circulation différenciée. Il apparait ainsi que l’immobilisation ne touche pas tous les départements de la même façon. A mesure que le revenu moyen mensuel des foyers fiscaux du département diminue, la proportion du parc de véhicules immobilisés augmente.
En Seine-Saint-Denis, département métropolitain où les foyers présentent un des revenus mensuels moyens parmi les plus faibles, soit 1 760 euros en 2015 (dernières données de l’Insee disponibles à ce sujet), la part du parc immobilisé s’établit en effet bien au-dessus de la moyenne, à 70 %, soit près de 682 000 véhicules concernés. Et la part des véhicules immobilisés décroît logiquement à mesure que ce revenu moyen augmente. Pour preuve, dans les Hauts-de-Seine, où ce revenu moyen atteint plus de 3 349 euros, ce taux d’immobilisation se limite à 48 %.
Par ailleurs, le réseau Sytadin, piloté par la direction des routes d’Ile-de-France (Dirif), a enregistré hier une circulation à un niveau inhabituel, puis exceptionnel, dès 6 h du matin et jusqu’à 9 h, heure à laquelle 316 kilomètres de bouchons étaient enregistrés, en grande partie sur l’A86. Ce niveau inhabituel de bouchon ne peut pas être imputé aux accidents, dont le nombre était, lui, à un niveau normal (quatre dont deux sur le boulevard périphérique). Ces chiffres incitent donc à se demander si les automobilistes étaient assez informés sur l’application de cette mesure, ou, s’ils ont tout simplement décidé de passer outre.
Source : JOURNALAUTO.COM (26/6/19)Par Alexandra Frutos