Daimler a présenté un sombre bilan pour l’année 2019, marquée par trois avertissements sur ses résultats, l’annonce de milliers de suppressions d’emplois et les suites de plus en plus coûteuses du scandale des diesel truqués.
Le groupe allemand a publié un chiffre d’affaires en hausse en hausse de 3 %, à 172,7 milliards d’euros, mais son bénéfice net a chuté de 64 %, à à 2,71 milliards d’euros, et son bénéfice opérationnel a reculé de 61 %, à 4,3 milliards d’euros. « Nous ne pouvons pas être satisfaits des bénéfices », a indiqué Ola Källenius, le patron de Daimler.
Les résultats ont été grevés par 5,5 milliards d’euros de charges exceptionnelles liées au scandale des moteurs diesel et aux rappels de voitures dotées de coussins gonflables Takata, dont 4 milliards pour des « procédures administratives et judiciaires concernant des voitures diesel ».
Les charges ont principalement pesé sur les divisions Mercedes-Benz Voitures et Mercedes-Benz Utilitaires légers. Cette dernière a affiché une perte opérationnelle de 3,1 milliards d’euros, tandis que le bénéfice opérationnel de la première a été divisé par deux, à 3,4 milliards.
Conséquence directe des piètres performances de l’année, le directoire proposera le versement d’un dividende de seulement 90 centimes, soit 72% de moins qu’en 2018, et bien moins qu’attendu par les analystes qui tablaient sur 1,53 euro.
Le groupe a indiqué qu’il tablait pour l’année en cours sur un chiffre d’affaires inférieur à celui de l’année passée, mais sur un bénéfice opérationnel nettement supérieur. La marge devrait atteindre entre 4 % et 5 % dans les activités voitures et utilitaires légers et au moins 5 % dans les camions. M. Källenius attend les premiers effets positifs du programme d’économie qui a été introduit.
« Nous sommes déterminés à améliorer nettement notre rentabilité », et « pour cela de vastes mesures d’économies sont nécessaires », a indiqué le dirigeant, qui a succédé fin mai 2019 à Dieter Zetsche à la tête du groupe allemand.
Contrairement aux spéculations, M. Källenius n’a pas annoncé de durcissement du plan de réduction des coûts préalablement annoncé. Ce plan prévoit la suppression de plus de 10 000 emplois dans le monde, ce qui doit permettre d’économiser au moins 1,4 milliard d’euros d’ici à fin 2022. Une partie des départs se fera par des non-remplacements et un programme de retraites anticipées, mais des départs volontaires seront également proposés. Les dépenses pour la recherche et les frais de matériel doivent également être réduites. Daimler veut simplifier son offre en supprimant de sa gamme les modèles peu populaires ou peu rentables et tailler dans les investissements peu prometteurs. Les investissements resteront cette année au niveau de 2019.
Source : AFP (11/2/20), AUTOMOBILWOCHE (11/2/20)Par Frédérique Payneau