
Xavier Horent, délégué général du CNPA, estime que l’impact global de la baisse du chiffre d’affaires de la filière automobile en France, tous secteurs confondus, a été de 30 % en 2020. « Nous avons limité le plus possible la casse, car le dispositif d’aides mis en place par le gouvernement a permis à notre branche d’être au premier rang pour le PGE, le chômage partiel et le fonds de solidarité. L’automobile a été soutenue certes, mais cela montre aussi la fragilité du secteur », indique-t-il. « L’appui du gouvernement est ambivalent. D’un côté, le soutien est réel, en lien avec la mise en place d’un plan de relance très tôt par rapport aux autres secteurs. Mais de l’autre, l’Etat augmente les taxes, met en place des zones à faibles émissions (ZFE) et rajoute encore des taxes. A un moment, il faut choisir. Et choisir, c’est privilégier la croissance et la transformation. Il faut donc faire confiance au secteur et arrêter de l’accabler de contraintes et de taxes », ajoute-t-il.
M. Horent prévoit que l’année 2021 sera très difficile. « La situation pandémique n’est pas maîtrisée, il y a encore trop d’incertitudes. Et s’il n’y a pas de troisième vague épidémique, nous appréhendons une troisième vague de nature psychologique. Tout le monde est atteint et fatigué. Le management humain sera un des points clés de la période à venir. Il y a aussi une tempête économique qui nous attend. Et c’est encore plus flou », déclare-t-il. « L’enjeu, maintenant, est d’essayer de renouer avec une stratégie solide pour permettre à la filière de se projeter à moyen et long terme et ainsi privilégier le maintien des effectifs et des compétences, ainsi qu’un mix énergétique équilibré », souligne-t-il.