
La Commission européenne met sur pied une alliance entre industriels et chercheurs pour monter une filière d’avenir de composants électroniques sur le Vieux Continent, une nécessité absolue pour Thierry Breton, qui estime que l’Union dispose de toutes les cartes pour y parvenir, y compris le financement.
« L’Europe doit d’autant plus développer sa propre capacité de production que la pandémie a accéléré les grandes tendances géopolitiques. La confrontation entre les Etats-Unis et la Chine devrait s’aggraver. Il y a en effet peu de chances que les choses s’arrangent dans les prochaines années. Et l’Europe, qui est au milieu de la bataille, ne doit pas être naïve ! Nous nous devons de retrouver notre souveraineté dans les domaines clés », indique M. Breton.
« L’objectif dans les semi-conducteurs est d’abord de doubler notre capacité de production et notre part de marché d’ici à 2030, passer de 10 % aujourd’hui à 20 % demain. Nous voulons aussi positionner l’Europe sur le segment des processeurs les plus performants, tant dans notre capacité à les concevoir qu’à les produire », annonce-t-il.
« Aujourd’hui, nous soutenons déjà le secteur des semi-conducteurs avec près de 5 milliards d’euros d’argent public et privés investis dans la recherche et 8 milliards d’euros dans le développement au travers d’un premier PIIEC (Projet important d’intérêt européen commun). Pour les années à venir, nous aurons une enveloppe de 7 à 8 milliards d’euros pour la recherche et nous travaillons avec les Etats membres autour d’un nouveau PIIEC, dont il est difficile aujourd’hui de préciser la taille – qui dépendra de l’investissement public que les Etats membres seront prêts à mettre. Mais au vu des discussions actuelles, je suis confiant que nous serons autour d’une vingtaine de milliards d’euros », ajoute-t-il.