
Face à la pénurie de semi-conducteurs, les constructeurs d’automobiles ont repris les choses en mains et tentent de s’adapter. Tous ont constitué une cellule de crise, et redoublent d’efforts pour maintenir leur production.
D’abord, ils cherchent à comprendre précisément quelle entreprise leur fournit quels composants, et pour quoi faire. « Jusque-là, ils passaient commande à leur fournisseur de Rang 1 pour un équipement et c’est ce dernier qui gère les achats auprès des fabricants de semi-conducteurs », explique Eric Kirstetter, associé chez Roland Berger, soulignant que quasiment tous les équipements, du train motopropulseur aux sièges, en passant par le système de freinage, les phares, ou les écrans, sont désormais pilotés par électronique.
Avec la crise, les constructeurs appellent désormais directement les fournisseurs de puces, pour leur faire savoir qu’ils sont prêts à payer plus cher, et pour sécuriser des commandes sur un an.
Au-delà de la sécurisation de leur approvisionnement pour l’avenir, les constructeurs doivent aussi répondre à un objectif plus immédiat : réallouer éventuellement des composants à certains véhicules ou à certains équipements. « Certains constructeurs ont mobilisé des bataillons d’ingénieurs pour appeler les fournisseurs de puces, afin de comprendre quelle puce va dans quel boîtier électronique, et d’optimiser ensuite les allocations », ajoute un autre consultant.