Les défaillances d’entreprises dans le monde devraient augmenter d’un tiers d’ici à 2021 par rapport à 2019, « malgré les mesures de soutien public » à l’activité, selon un rapport de l’assureur-crédit Coface. Parmi les économies avancées, les Etats-Unis devraient être particulièrement affectés avec une augmentation de 43 % de ces défaillances, qui devraient également croître de 37 % au Royaume-Uni, de 24 % au Japon, de 21 % en France et de 12 % en Allemagne. Les pays émergents ne seraient pas épargnés avec une hausse prévue de 44 % au Brésil et de 50 % en Turquie, ces Etats subissant les contrecoups de « la chute des recettes touristiques », des transferts d’argent des travailleurs expatriés et de la baisse des cours des matières premières, explique le rapport, qui prévoit une baisse du PIB mondial de 4,4 % cette année.
« La forte hausse de sinistralité reflète une montée du risque de crédit des entreprises à court terme (6 à 12 mois) », d’après la Coface, qui liste en premier les transports, puis l’automobile, la métallurgie, la distribution et le textile-habillement, comme étant les secteurs les plus fragilisés par la pandémie de Covid-19. La crise du coronavirus est « avant tout, une crise de la mobilité qui remet en cause durablement nos modes de déplacements à la fois quotidiens et épisodiques, locaux et à l’étranger », souligne l’assureur crédit. « Les niveaux d’endettement du secteur automobile mondial s’envolent, ce qui devrait inciter de nombreuses entreprises à vendre des actifs et se restructurer », prédit-il.
Par ailleurs, « le passage des moteurs à combustion aux moteurs électriques exercera sans aucun doute une pression supplémentaire sur les fournisseurs », prévient la Coface, qui estime que « les constructeurs d’automobiles traditionnels ayant investi suffisamment dans ces technologies avant la crise Covid-19 risquent de connaître des situations moins difficiles ».
AFP (8/6/20)