
Les constructeurs chinois SAIC, Dongfeng et BYD ont décidé de conquérir une nouvelle clientèle en Europe et, pour ce faire, de s’appuyer sur leurs véhicules à batteries ou hybrides rechargeables, en commençant notamment par les véhicules de loisir.
La nouvelle marque Aiways, start-up appartenant au géant SAIC, a ainsi lancé mi-mars son U5 sur le Vieux Continent, avec un an de retard pour cause de Covid. Son prix est de 40 000 euros, sans bonus écologique.
Le groupe SAIC dispose d’un autre levier en Europe : MG Motor, la célèbre marque britannique rachetée en 2006. Après un SUV tout électrique lancé en mai, le MGZS (30 000 euros hors bonus), et sa version hybride rechargeable en janvier (le MGEH), la marque a annoncé début mars deux nouveaux modèles plus ambitieux : le Marvel R, un SUV connecté doté d’une autonomie de 400 km, et sa variante break.
BYD a de son côté choisi de lancer le Tang, véhicule de loisir de haut de gamme, en Norvège, un pays déjà converti à l’électrique, avant de se déployer ailleurs sur le Vieux Continent.
Enfin, Dongfeng, l’autre géant automobile, débarque en Europe avec Seres, une nouvelle marque de véhicules électriques. Le Seres 3, un premier SUV déjà commercialisé en France, sera suivi au printemps par le Seres 5.
Cette stratégie de montée en puissance progressive pourrait-elle réduire en quelques années le poids des géants occidentaux et japonais qui convertissent aujourd’hui leurs gammes à l’électrique ? « Je n’en suis pas convaincu. Quand les marques japonaises sont arrivées, dans les années 1980, l’automobile était en crise sur le Vieux Continent. Les marques européennes étaient affaiblies. Aujourd’hui, elles sont bien positionnées. Elles se sont renforcées. Et, surtout, elles profitent de leur puissant réseau de distribution et d’après-vente », observe François Roudier, du CCFA.
FIGARO (23/3/21)