
« Si on ne nourrit pas les usines avec des commandes de véhicules, on risque de pénaliser la production », de « bloquer le marché » et « d’hypothéquer une partie du business du premier trimestre 2021 », estime Hervé Miralles, président du groupe Emil Frey France (ex-PGA Motors), premier groupe de l’Hexagone avec 250 concessionnaires, 25 marques et le site Autosphere.
Le dirigeant explique qu’avec le deuxième confinement, l’effondrement est total pour les véhicules neufs, à – 70 %. « Les clients ne viennent que chercher les véhicules déjà commandés. Côté occasions, les clients sont là, sur notre site Autosphere, ils se renseignent mais ne vont pas jusqu’à l’acte d’achat. On va essayer de profiter de ça au déconfinement pour relancer la machine. Si on équilibre avec l’après-vente, on sera à -50 % ou – 60 % », prévoit-il.
La vente en ligne va augmenter, « mais on en a pour des années avant que ça ne devienne le mode de distribution majoritaire. En tant que distributeur, on doit être présent pour capter le client et ne pas le laisser s’échapper vers des concurrents qui s’insèrent dans la chaîne de valeur de la vente automobile, sans en supporter les contraintes économiques. Celui qui porte le stock, c’est le concessionnaire », souligne par ailleurs le dirigeant.
« Dans 20 ans, le réseau ne sera peut-être plus le même. Il y a déjà eu un fort phénomène de concentration ces vingt dernières années. […] Elle va certainement se poursuivre. Les opérateurs qui estiment ne pas avoir une taille critique vont se lancer dans une course à la croissance, pour amortir leur structure, alors que les fonds de commerce sont fortement valorisés et le marché en forte baisse. De notre côté, Emil Frey a une taille critique et une implantation régionale qui ne rend pas la croissance incontournable », explique enfin M. Miralles.
AFP (24/11/20)