
L’Assemblée nationale a voté le 9 avril à l’unanimité un objectif de « fin de commercialisation des poids lourds utilisant principalement des énergies fossiles », gazole ou essence classique, en 2040, lors de l’examen en première lecture du projet de loi climat.
Cet amendement du rapporteur Jean-Marc Zulesi (LREM) vise à aligner les poids lourds neufs sur l’objectif prévu pour les voitures des particuliers, pour lesquelles cette échéance de 2040 avait été votée lors d’une précédente loi, d’orientation des mobilités. « Après la Norvège, on fera rentrer la France dans une dynamique de décarbonation des véhicules lourds, cela va booster l’offre » des constructeurs pour de l’électrique ou de l’hydrogène, a estimé ce député des Bouches-du-Rhône.
« Ça permet de donner un horizon pour y parvenir », a abondé la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili.
Chez LR, Jean-Marie Sermier s’est dit « favorable à aller très vite », mais « à quelle échéance serons-nous capables de massifier la production » de poids lourds à hydrogène « à des prix raisonnables ? », s’est-il interrogé, alors que le parc français compte 600 000 poids lourds diesel.
« On ne parle pas que de l’hydrogène, il y a aussi le biogaz », a répondu le MoDem Bruno Millienne.
Pour offrir des alternatives, le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari a déjà promis « d’accélérer les aides » pour le renouvellement de la flotte en électrique et hydrogène, 50 000 euros pour les camions et 30 000 euros pour les autobus et les autocars.
« On nous parle d’aides au financement mais pour des véhicules qui sont aujourd’hui inexistants… On se moque un peu de nous », a déploré Jean-Marc Rivera, délégué général de l’OTRE, l’organisation patronale des PME du transport routier.
AFP (9/4/21)