
Les industries mécaniques françaises, dont l’activité a reculé de 10,8 % l’an passé et les effectifs de 2,3 % sous le choc de la pandémie de Covid-19, s’inquiètent de la pénurie de matières premières, a indiqué le 14 avril l’organisation professionnelle du secteur.
Le chiffre d’affaires cumulé des industries mécaniques est tombé l’an passé à 120 milliards d’euros, un recul de 10,8 % plus marqué que celui du PIB français (- 8,2%), a souligné dans un communiqué la Fédération des Industries Mécaniques (FIM), qui regroupe 20 syndicats professionnels et 3 000 entreprises, essentiellement des PME dont les activités vont de la forge et fonderie à la fabrication de ressorts, en passant par les agroéquipements, la mécatronique, la transformation de métaux en feuille, les technologies médicales, la robinetterie ou la quincaillerie.
La FIM note que l’activité a « amorcé un redressement au second semestre de 2020 » et espère que la hausse prévue de dépenses d’investissements dans l’industrie (+ 6 % en volume en 2021) favorisera une reprise de la croissance dès cette année, « à l’exception du secteur aéronautique, pour lequel l’investissement productif devrait rester encore limité ».
La fédération s’inquiète néanmoins dans un communiqué des « fortes incertitudes liées à la pénurie de matières premières », à « l’allongement de la durée d’approvisionnement et aux hausses de prix » qui pourraient « freiner l’ampleur de la reprise en 2021 ».
Au global, les prévisions pour 2021 tablent sur une reprise de l’activité des industries mécaniques comprise entre 6 % et 9 %.
L’an dernier, le recul des ventes a touché aussi bien les exportations (-12 %), notamment en raison du Brexit (- 20,2 % des exportations vers le Royaume-Uni), que le marché intérieur (- 10 %), note la FIM.
Fonderie, forge, décolletage, découpage-emboutissage et traitement des métaux ont été les secteurs les plus touchés, issus de la sous-traitance automobile ou aéronautique (- 19,6 %), emportée par l’arrêt brutal du transport aérien et le fort ralentissement de l’industrie automobile.
Néanmoins, la mécanique française a conservé sa sixième place mondiale derrière la Chine, les Etats-Unis, le Japon, l’Allemagne et l’Italie, ajoute le communiqué.
Premier employeur industriel de France (environ 20 % du total), les industries mécaniques ont vu leurs effectifs baisser de 2,3 % l’an passé, à 602 523 salariés, contre 616 430 en 2019.
AFP (14/4/21)