
La pénurie de semi-conducteurs touche la plupart des constructeurs. « Nous pilotons notre production en fonction des arrivages de pièces et de nos commandes », explique un porte-parole de Stellantis. Selon lui, le « pilotage » de cette crise est plus facile au moment où le marché a perdu 25 % de ses volumes que si elle était survenue en 2019.
Chez Renault, on estime que la crise pourrait coûter 100 000 voitures sur l’année. Le groupe automobile se dit en capacité de rattraper son retard au second semestre.
D’après les constructeurs français, cette crise pourrait atteindre son point culminant au deuxième trimestre, mais sans pouvoir encore l’évaluer très précisément. Car en réalité, les projections sont assez peu précises. IHS Market, qui fait autorité sur le marché automobile, table sur un manque-à-gagner de 700 000 voitures au niveau mondial. Soit un chiffre relativement faible au regard d’un marché de près 90 millions de voitures par an. De son côté, Bloomberg a calculé que la crise des semi-conducteurs pourrait coûter 60 milliards de dollars à l’ensemble de la filière cette année.
L’enjeu est de retrouver des capacités de production à tous les niveaux de la chaîne de valeur. Ainsi, le taïwanais TSMC, qui contrôle 70 % du marché mondial de la fonderie de semi-conducteurs pour le secteur automobile, s’est engagé à allouer davantage de capacités au secteur automobile. Mais il faut que les électroniciens soient également en mesure d’augmenter leurs capacités. Les sept principaux électroniciens (qui contrôlent 90 % du marché) estiment toutefois qu’il faut un an, voire un an et demi, pour construire les machines nécessaires. La crise des semi-conducteurs ne fait donc que commencer.