
Le 26 mars, la consultation publique lancée par la Commission européenne pour la révision du règlement européen s’est terminée, laissant ainsi la possibilité aux parties prenantes (constructeurs et distributeurs) de se prononcer et d’affûter leurs arguments.
Le cabinet d’avocats Vogel&Vogel, spécialisé dans le droit de la concurrence et de la distribution, a dévoilé sa contribution. Conseil des constructeurs d’automobiles, Me Joseph Vogel juge ainsi nécessaire de maintenir la distribution duale des constructeurs dans le règlement d’exemption sur les restrictions verticales, de permettre les rémunérations différenciées entre les ventes par internet et en magasins physiques pour les distributeurs, qui ne proposent pas les mêmes services que les acteurs sur le net, de mieux protéger les distributeurs sélectifs contre la désorganisation résultant de ventes de distributeurs d’autres territoires dans les territoires sélectifs en cas de recours à des systèmes de distribution différents selon les Etats membres, d’admettre plus largement les gains d’efficience des prix imposés, de reconnaître la justification de prix imposés lorsqu’il existe une forte concurrence intermarques, d’admettre plus largement la non-application de l’interdiction du droit des ententes dans les relations avec des agents qui opèrent aussi comme distributeurs, et de mieux protéger les distributeurs sélectifs contre la désorganisation résultant de ventes de distributeurs d’autres territoires dans les territoires sélectifs en cas de recours à des systèmes de distribution différents selon les Etats membres.
De son côté, le CNPA a également apporté ses remarques à cette consultation. Si le détail de sa contribution n’a pas encore été dévoilé, le syndicat a souhaité également éclairer la commission du contexte économique de la filière. Celui-ci suggère une évolution du règlement européen destiné à préserver les intérêts des consommateurs et un service au plus près des Français. « L’automobile n’est pas un produit comme les autres. Le cadre réglementaire spécifique existant, qui repose sur un système de distribution vertical, a permis jusqu’alors de garantir un maillage territorial fort et un service de proximité, ainsi qu’un niveau de compétences élevé apporté par les réseaux de distribution et l’écosystème de services qui sont fondamentaux pour les consommateurs. La diversité des canaux de distribution, ainsi qu’un mode de distribution physique sont appréciés et plébiscités par les consommateurs, et il est fondamental de les préserver », poursuit le CNPA, qui regrette que le questionnaire élaboré par Bruxelles soit aussi hermétique et qu’il ait été adressé aux chefs d’entreprise au moment où ils ont d’abord mobilisé leurs énergies pour sauvegarder leurs affaires et leurs équipes en pleine crise sanitaire.