
Le volume de production de véhicules (voitures particulières et utilitaires) dans les 5 principaux pays en Europe (Allemagne, Espagne, France, République tchèque et Royaume-Uni) a chuté de plus de 20 % l’an passé. Au total, selon les données du cabinet IHS Markit, seuls 13,62 millions de véhicules ont été fabriqués l’an dernier sur le continent (Europe des 28), en repli de 23,4 %.
« La production a retrouvé sa vitesse de croisière à partir de septembre 2020 », rapporte Denis Schemoul, analyste chez IHS Markit. En Europe, elle a conclu le dernier trimestre de 2020 à un niveau sensiblement identique à celui de 2019. « Un volume assez élevé dans le contexte que nous connaissons, même s’il convient de rappeler que les chiffres de la fin d’année 2019 n’étaient pas non plus extraordinaires », nuance-t-il.
L’industrie automobile, dont le redémarrage a été bien plus lent que celui du commerce, a véritablement amorcé son rattrapage sur les derniers mois de l’année. « Le second confinement en novembre a provoqué la fermeture des points de vente, et donc une baisse de la demande, tandis que les usines sont restées opérationnelles. Pour autant, nous n’avons toujours pas assisté à un rééquilibrage entre la demande et la production. Les usines vont continuer de tourner à un rythme soutenu sur le 1er trimestre de 2021, voire au-delà, pour rattraper le retard. L’onde de choc du 1er confinement va donc nécessiter plus d’un an pour que le niveau de la production s’aligne avec celui de la demande », constate l’analyste.
« Nous assistons à une pénurie de puces électroniques à semi-conducteurs à l’échelle mondiale, qui n’affecte pas que l’industrie automobile. Cette situation résulte de la hausse de la demande globale dans de nombreux secteurs, en particulier dans l’électronique grand public. Dans l’automobile, ce sont principalement les voitures électriques qui ont besoin de ces composants et qui sont impactées », souligne par ailleurs Denis Schemoul.
En 2021, IHS Markit table sur un volume de 15,797 millions de véhicules produits en Europe, en hausse de 16,2 % : « nous prévoyons en Europe un volume très inférieur à celui de 2019 (17,7 millions d’unités), qui reste une base de comparaison assez faible. La production automobile avait commencé à décliner en 2018 et de manière encore plus prononcée l’année suivante. Un cycle de reprise va s’étaler jusqu’en 2023 et nous tablons ensuite sur une stabilisation à un niveau inférieur à la production de 2019 ». En y ajoutant les volumes de la Turquie (1,31 million en 2021), IHS Markit table sur un total de 17,14 millions de voitures fabriquées cette année (contre 14,86 millions en 2020). « Nous considérons que nous ne retrouverons pas de volumes supérieurs à 20 millions d’automobiles, comme en 2017 ou 2018, avant très longtemps, voire plus du tout ».
Enfin, IHS Markit estime que la production de voitures électriques devrait enregistrer une croissance d’au moins 95 % en Europe en 2021.